Plus de 25 ans que l’amiante est strictement interdit en France. On a parfois le sentiment que l’amiante appartient désormais au passé et qu’on en aurait fini avec. Faux, archi faux, l’amiante demeure un risque hyper présent. D’autant plus qu’on ne s’en méfie pas suffisamment.
On en a mis partout, et il en reste partout. Dans les habitations, dans les écoles, dans les bâtiments publics, des millions de tonnes d’amiante restent en place. Oui, contrairement à une idée souvent reçue, on est loin, très loin d’en avoir fini avec l’amiante. Dangereux ? Pas dangereux ? Justement, bien souvent, personne ne peut le dire, faute de diagnostic.
On le rappelle, l’amiante n’est pas dangereux tant qu’on n’y touche pas et tant qu’il reste en bon état. Le souci, c’est que les matériaux ont forcément été mis en place avant 1997, et qu’avec le temps qui passe, ils ont tendance à se détériorer et parfois à relâcher leur toxiques fibres dans l’environnement intérieur.
L’autre souci, c’est que dans un contexte de rénovation énergétique où les travaux se multiplient, le risque de taper dans des matériaux dangereux n’a jamais été aussi important. Y compris chez le particulier pour des travaux d’apparence anodins comme le remplacement d’une vieille chaudière ou de fenêtres.
Même dans les écoles, la réglementation est bafouée
La réglementation est pourtant bien ficelée. Avant des travaux, un diagnostiqueur est censé se déplacer pour s’assurer qu’il n’existe aucun risque. De même, bon nombre de bâtiments construits avant 1997 sont censés disposer d’un DTA (Dossier technique amiante), véritable carnet de santé amiante du bâti. Ce DTA est précieux, il permet de tracer l’amiante dans le bâti et de suivre son évolution dans le temps avec des évaluations périodiques de son état de conservation. L’arsenal pour éviter des expositions aux fibres d’amiante a donc été bien pensé.
Malheureusement, entre la théorie et la pratique, il demeure un large fossé. L’énorme majorité des petits chantiers -notamment chez le particulier- échappe encore au repérage avant-travaux. Dommage. Et pour le DTA, bien que les bâtiments doivent en disposer depuis 2005, beaucoup n’ont jamais été réalisés ou mis à jour.
L’exemple des écoles -où la vigilance devrait être exemplaire- montre combien la réglementation est bafouée. Selon une récente enquête diligentée par l’Education nationale, deux tiers des bâtiments scolaires renferment encore des matériaux et produits amiante. Pourtant dans les trois quarts des cas, aucun contrôle périodique n’est effectué.
On le reconnaît, lorsqu’on n’est pas du métier, la réglementation amiante est souvent incompréhensible. C’est aussi pour ça qu’on est là. Nous ne sommes pas là seulement pour diagnostiquer, nous pouvons aussi conseiller et vous aiguiller dans vos obligations.