Ce n’est pas parce qu’on ne la voit pas, qu’elle n’existe pas. La mérule pleureuse, comme la plupart des parasites du bois, reste discrète. Elle n’aime ni la lumière, ni les courants d’air, préférant se tapir dans l’obscurité, là où personne ne la verra. Mieux vaut donc faire appel à un homme de l’art, pour réaliser un état parasitaire. Ce diagnostic –non obligatoire- a vocation à repérer les différents parasites du bois comme les champignons, les termites ou les autres insectes xylophages.
Sur les traces de la mérule
Si la mérule apparaît au grand jour, c’est bien souvent que l’infestation a pris le temps de s’installer. Comment détecter ce champignon invisible, la plupart du temps ? Grâce aux précieux indices laissés derrière lui. Des bois pourris, des peintures cloquées, des traces d’humidité ou des tâches, autant d’indices qui peuvent sembler anodins pour le profane, mais pas pour un opérateur averti. L’état parasitaire ne recherche pas forcément les parasites, mais plutôt les indices d’une infestation, ou les causes comme les éventuelles fuites d’eau dont les champignons, mérule en tête, raffolent.
Un bon état parasitaire aura nécessairement un coût. Oui, mais plus le champignon est traité rapidement, moins il en coûtera au propriétaire. Car à moins qu’il ne s’agisse du fruit d’une malfaçon et que la garantie décennale puisse jouer, les assurances refusent systématiquement la prise en charge des traitements liés à la mérule. Le champignon peut vite devenir un cauchemar pour le propriétaire. D’autant que dans des conditions de température et d’humidité favorables, la mérule peut se développer à vitesse grand « V », jusqu’à menacer même, l’intégrité d’un bâtiment en l’espace de quelques années.
Recommandé, mais facultatif
Précieux, l’état parasitaire n’en reste pas moins purement facultatif. Seule exception à ce jour, le département du Finistère qui l’exige en cas de vente dans certaines villes. Ailleurs, le notaire peut aussi le réclamer en cas de doute, afin de prévenir tout litige.
Mais qu’on ne s’y trompe pas, les spores de mérule sont présents partout en France, et n’attendent que les conditions (humidité et température) propices pour se développer. Année après année, le champignon gagne du terrain, selon une étude du FCBA réalisée de 2018, plus de 10% des communes françaises étaient concernées à travers la France. Si aucune région n’est véritablement épargnée, certains territoires apparaissent particulièrement touchés, comme le Finistère où plus des trois quarts des communes sont infestées, la Manche, ou le Nord ou le Pas-de-Calais, avec 25% à 50% des communes touchées.