Comment savoir si ma maison craint la sécheresse et les mouvements d’argile ?

Publié le 13 avril 2023

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Sujet très en vogue, l’impact des sécheresses sur l’habitat. On appelle ça le phénomène RGA, littéralement retrait-gonflement d’argile, une notion qui se démocratise beaucoup avec le réchauffement climatique et qui menace plus d’une maison sur deux en France. On vous explique.

Ce n’est pas parce qu’on en parle plus aujourd’hui, que c’est tout nouveau. Non, ça fait belle lurette que ce phénomène de RGA a été identifié par les experts du bâtiment. Avec la sécheresse, les argiles du sol se rétractent, puis se mettent à gonfler avec les premières pluies. Résultats, ces mouvements de terrains entraînent des dégâts dans les maisons : fissures, carrelages qui se décollent, canalisations endommagées…

Où trouver l’information sur mon exposition au risque ?

Comment savoir si ma maison est concernée ? Infoterre, le site du BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières), propose une carte interactive pour se faire une petite idée. Un coup d’œil suffit : rouge pour un aléa fort, orange pour un aléa moyen, et jaune pour un aléa faible.

L’indicateur est précieux, mais il ne reste qu’un indicateur. Ce n’est pas parce que ma maison se trouve dans le rouge vif, que les murs vont forcément se fissurer au prochain été caniculaire. C’est un peu plus compliqué. Parce que la nature de notre sous-sol n’a rien d’uniforme, parce que le phénomène RGA dépend aussi du contexte hydrogéologique du terrain, et enfin de la structure même de la maison.

Comment prévenir le risque retrait-gonflement argile ?

Mauvaise nouvelle, je suis dans le rouge vif, qu’est-ce que je peux faire ? Même dans une zone avec un fort aléa, il est possible de déjouer le risque argile. Depuis 2020, toutes les constructions neuves sont censées disposer d’une étude géotechnique afin d’adapter les fondations de la maison.

Depuis 2020… Autant dire que la majorité des maisons n’est pas concernée. Dans l’ancien, parfois décrit comme l’angle mort de la prévention, il existe pourtant des mesures. Les plus courantes, aujourd’hui, restent les mesures dites « verticales » : on agit sur la structure du bâtiment en injectant par exemple une résine. Elles sont souvent identiques aux mesures curatives avec des coûts similaires, parfois de plusieurs dizaines de milliers d’euros.

D’autres mesures préventives moins coûteuses commencent cependant à voir le jour. On parle ici de mesures « horizontales ». Plutôt que d’agir sur la structure du bâtiment, on intervient sur le terrain environnant du bâtiment afin de limiter la variation de la teneur en eau du sol et, donc, de réduire le risque RGA.

Pour le moment, ces mesures préventives restent confidentielles, mais dans l’avenir elles pourraient bien se multiplier, car le risque RGA coûte cher aujourd’hui. Rien que pour l’année 2022, les indemnisations au titre du phénomène de catastrophe naturelle se montent à 2,9 milliards d’euros. Du jamais vu. Et la facture n’a pas fini d’enfler, les assureurs estiment que le montant de ces indemnisations devrait tripler d’ici à 2050.

 

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