Qui dit amiante, dit déchets dangereux. Pas question donc d’utiliser la filière traditionnelle encore moins la poubelle d’ordures ménagères, l’amiante doit recevoir un traitement spécifique. A l’occasion de la semaine européenne de la réduction des déchets, on vous éclaire sur le sujet.
1. Je fais appel à un pro…
Oui, c’est forcément mieux. Une société spécialisée dans l’évacuation de déchets amiante, c’est l’assurance d’éviter toute pollution et toute exposition aux fibres d’amiante. Les professionnels ont suivi une formation spécifique, ils utilisent des modes opératoires adaptés, et veillent à marcher dans les clous de la réglementation.
Et en matière de déchets dangereux, la réglementation est plutôt stricte. Les déchets amiantes devront être hermétiquement emballés, un BDSA (bordereau de suivi amiante) devra être établi pour la traçabilité, selon la quantité, le transport devra également respecter la réglementation ADR (pour le transport des matières dangereuses), et enfin, les déchets devront être orientés soit vers une installation de neutralisation de l’amiante, soit vers un centre d’enfouissement pour les déchets dangereux.
Oui, toutes ces précautions ont forcément un coût qui peut aussi se révéler dissuasif pour le particulier.
2.Ou je me rends dans une déchetterie spécialisée…
Deuxième solution, moins coûteuse, mais aussi moins idéale, le particulier peut acheminer ses déchets vers un centre de stockage ou une déchetterie autorisant l’apport de matériaux amiante. Attention, les communes et collectivités en charge de ces déchetteries ont souvent mis en place des règles très strictes : quantité limitée, filmage systématique des déchets… Et tous les matériaux amiante ne sont pas forcément acceptés. Par exemple, beaucoup de déchetteries grand public limitent les apports d’amiante aux seuls matériaux en fibrociment comme les tôles, les conduits…
Que le particulier se charge lui-même d’acheminer ces déchets, ne le dispense pas de certaines précautions. Pour éviter la dispersion des fibres. Il est vivement conseillé d’humidifier les déchets avant de les manipuler, d’éviter de les casser et bien entendu de se protéger soi-même : idéalement, des gants, un masque FFP3 et une combinaison jetable. Il faudra enfin veiller à les emballer de façon la plus hermétique (des déchetteries proposent parfois des emballages), et apposer dessus la mention amiante.
La liste des déchetteries accueillant l’amiante peut être consultée sur le site www.sinoe.org mis en place par l’Ademe.
3. Mais surtout j’évite de jeter l’amiante dans la nature
Oui, se débarrasser de ces déchets amiante se révèle contraignant. Ce qui explique sans doute pourquoi, au fil des années, on a vu fleurir les décharges sauvages dans la nature. Mieux vaut éviter, l’enlèvement de ces déchets coûte cher à la collectivité.
Avec la loi du 10 février 2020, la réglementation s’est durcie à l’encontre des professionnels et des particuliers qui se montrent peu scrupuleux. Le maire de la commune peut désormais infliger une amende allant jusqu’à 15.000 euros en plus d’une sanction pénale, en cas de dépôt d’ordures. Et autant prévenir qu’il s’agisse d’amiante, déchet dangereux par nature, risque fort d’être vu comme une circonstance aggravante.