La question peut sembler simpliste, pourtant beaucoup de propriétaires ou locataires ignorent encore s’ils habitent une passoire énergétique. Selon un sondage réalisé en septembre par OpinionWay pour le compte de Monexpert-renovation-energie.fr, 58% des Français méconnaissent l’étiquette de leur logement !
Alors, comment savoir si son logement est une passoire énergétique ? La réponse tient en trois lettres : DPE. En théorie, à moins d’habiter le même bien depuis plus de quinze ans, ce diagnostic a été remis lors de la signature du bail ou du passage devant le notaire pour la vente. C’est même une obligation, on le rappelle au passage. Un petit coup d’œil dessus, si l’étiquette indique un F ou un G, alors le logement est énergivore. Pas de panique, ça peut changer…
Je change mon étiquette en refaisant un DPE…
Si le DPE commence à dater, ça vaut peut-être la peine d’en refaire un tout beau tout neuf. Ça ne marche pas à tous les coups, mais le classement peut s’en trouver amélioré. Même si aucuns travaux n’ont été réalisés dans le logement.
Par exemple, avec la réforme du DPE en service depuis le 1er juillet 2021, le chauffage électrique est moins pénalisé qu’auparavant. Question de coefficients modifiés dans l’algorithme de calcul. Résultat, des biens auparavant classés F peuvent grappiller une classe énergétique. De même, si le précédent DPE avait été réalisé selon la méthode sur factures (utilisée dans les biens d’avant 1949), il y a de fortes chances pour que l’étiquette énergétique évolue aussi.
Attention, l’évolution ne se fait pas toujours dans le sens souhaité. Refaire son DPE peut aussi dégrader l’étiquette. Avec la nouvelle méthode, un bien chauffé au fuel par exemple risque d’être rétrogradé. Difficile de dire à coup sûr si un nouveau DPE améliorera la performance ou au contraire la dégradera, tout dépend du bien.
… Ou en réalisant des travaux
Forcément, le mieux est encore de réaliser des travaux. Là encore, tout dépend du bien et de son classement. Plus le logement est énergivore, plus les travaux risquent de se révéler onéreux. Le mieux est de réaliser des simulations avec un diagnostiqueur qui connaît le DPE comme sa poche. Il pourra vous renseigner sur les travaux, sur les équipements qui peuvent faire bondir la performance énergétique du bien.
Reconnaissons-le, une rénovation complète visant un niveau BBC apparaît souvent hors de prix. En revanche, si l’on souhaite juste s’écarter des classes F et G, le coût des travaux reste plus accessible. Pas besoin de flanquer des panneaux solaires sur toute la toiture ou d’isoler par l’extérieur, dans certains biens il suffit parfois d’isoler les combles, et/ou de changer le mode de chauffage pour ne plus être classé comme passoire énergétique.
Enfin, il faut savoir qu’une étiquette F ou G est loin d’être exceptionnelle : près d’un logement sur cinq est aujourd’hui considéré comme une passoire énergétique. Et cette notion n’est pas figée, elle va fluctuer avec le temps : dès 2025, les logements classés E seront aussi concernés par l’audit énergétique à la vente, et en 2034, ils seront à leur tour frappés d’interdiction de location.