Diag de complaisance, ça peut vraiment rapporter gros !

Votre étiquette DPE ne vous convient pas ? Essayez plusieurs diagnostiqueurs, dans le lot, vous en trouverez peut-être un (...)

Votre étiquette DPE ne vous convient pas ? Essayez plusieurs diagnostiqueurs, dans le lot, vous en trouverez peut-être un plus complaisant ! Mieux vaut oublier, ce n’est franchement pas une bonne idée : un diagnostic trop complaisant peut coûter très cher au vendeur ou à l’agent immobilier.

C’est l’histoire d’un couple qui vend sa maison et qui fait appel à un premier diagnostiqueur. Verdict ? Le logement est classé en G. Forcément, ce n’est pas ce qu’il y a de mieux quand on veut tirer le prix par le haut. Qu’à cela ne tienne, l’agent immobilier conseille à ses clients de faire appel à un autre diagnostiqueur.

Nouveau DPE donc, et cette fois, ô miracle, le logement écope d’un généreux D. C’est ce qu’on appelle un diagnostic de complaisance. Tout le monde est content, ou presque. Le diagnostiqueur a vendu sa prestation, les vendeurs ont sans doute obtenu un meilleur prix de leur bien, l’agent immobilier a touché sa commission. Il n’y a plus qu’à espérer que les acquéreurs n’y verront que du feu. Ça, forcément, ce n’est pas gagné. Car au premier hiver, ils risquent fort de s’apercevoir que le logement n’est pas aussi performant qu’on leur a dit, et qu’on les a pris (un peu) pour des imbéciles. 

On n’invente rien, cette histoire a été jugée par la cour d’appel de Rouen, fin août. Quand on dit qu’un DPE de complaisance est une véritable bombe à retardement qui touche tout le monde dans la déflagration, on n’exagère pas. Dans cette affaire, tout le monde en a pris pour son grade : le diagnostiqueur qui a délivré un DPE totalement erroné (logique), mais aussi l’agent immobilier et les vendeurs qui se pensaient à l’abri.

Eh oui, l’un comme l’autre ont beau se réfugier derrière le diagnostiqueur, ils se sont bien gardé de parler à l’acquéreur du premier DPE qui classait le bien en G. Puisqu’ils ont clairement manqué de loyauté, ils sont donc aussi condamnés. La note est salée, le diagnostiqueur, l’agent immobilier et les vendeurs devront prendre en charge le coût des travaux permettant d’atteindre la performance énergétique qui a été vendue. Et forcément, pour passer d’une étiquette G à une étiquette D, ça pique : plus de 60.000 euros de travaux !

Moralité, à ceux qui seraient tentés de multiplier les DPE en espérant tomber sur un diagnostiqueur plus complaisant que les autres, on vous le dit, c’est une très mauvaise idée, le jeu n’en vaut vraiment pas la chandelle.

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