La question risque de revenir souvent dans quelques jours, avec l’audit obligatoire au 1er avril. Bah, pourquoi dois-je refaire un audit énergétique quand j’ai déjà fait un DPE ? Cinq différences à retenir.
1. Un audit plus précis dans son bilan énergétique…
Le DPE reste une estimation des consommations énergétiques et des émissions de gaz à effet de serre. Mais comme toute estimation, elle est forcément imparfaite avec des valeurs par défaut lorsque (exemple fréquent) le diagnostiqueur ne peut caractériser l’épaisseur et la nature de l’isolant dans un mur.
La vocation de l’audit énergétique est de lever ces valeurs par défaut quand c’est possible, afin de s’approcher au plus près de la performance énergétique d’un bien. Le DPE estime, l’audit affine le diagnostic. C’est nécessaire, n’oublions pas que les logements F et G ont vocation à être rénovés.
2. … et aussi dans ces recommandations de travaux
Les recommandations de travaux fournies par le DPE restent de simples pistes purement informatives (et non opposables d’ailleurs). Une façon de sensibiliser les propriétaires à la rénovation énergétique et à ses gains. Sans autre ambition.
L’audit énergétique va plus loin, beaucoup plus loin. Les travaux sont détaillés, poste par poste, et surtout chiffrés. Grâce à l’audit, le propriétaire dispose d’une estimation affinée du coût des travaux pour transformer une passoire énergétique en logement économe et vertueux.
3. Une véritable feuille de route…
C’est aussi l’intérêt de l’audit : planifier les travaux en fournissant une véritable feuille de route : d’abord isoler, ensuite ventiler et enfin se préoccuper du chauffage. Rénover, c’est bien, mais avec l’audit, on fait les chantiers dans le bon ordre. Dit autrement, on évite de faire n’importe quoi. Par exemple d’installer une pompe à chaleur flambant neuve dans une maison non isolée.
Car la rénovation peut parfois faire pire que mieux. Dans l’ancien construit avant 1948, une isolation mal adaptée peut ainsi détériorer la structure de l’immeuble, engendrer une humidité ou détériorer la qualité de l’air intérieur. La rénovation doit donc être adaptée à la construction, c’est le boulot de l’audit.
4. Une vraie projection du bien à venir…
Le DPE reste une photographie de la performance énergétique à l’instant « T ». Ni plus, ni moins. Si l’audit part aussi d’une photographie avec la même méthode de calcul, il est beaucoup plus ambitieux avec deux scénarios de travaux pour atteindre une rénovation performante, par étapes ou d’un seul coup.
Le DPE posait un diagnostic, l’audit apporte des solutions. Une étiquette F et G ? Aujourd’hui on le sait, une part des acquéreurs prennent la fuite. Mais grâce à l’audit, on sait désormais que cette passoire énergétique peut devenir un logement vertueux classé A, B ou C.
5. Une obligation limitée aux passoires…
Comme le DPE, l’audit est obligatoire dès la mise en vente du bien. Le potentiel acquéreur doit en disposer dès sa première visite, et l’audit devra être annexé à l’acte de vente. Mais à la différence du DPE qui concerne quasiment tous les biens mis en vente, l’audit ne s’adresse qu’aux logements classés F et G (et aussi E à partir de 2025, et D en 2034), et uniquement aux logements en monopropriété. Petite différence encore avec le DPE, la validité de l’audit est réduite à cinq ans.