Pourquoi payer pour quelque chose que l’on pense pouvoir obtenir gratuitement ? De nombreux simulateurs de performance énergétique fleurissent sur internet. On ne parle pas forcément de « DPE » ou de « diagnostic de performance énergétique » mais de « diagnostic ou de bilan énergétique », petite nuance sémantique qui change pas mal de choses…
Des simulations sans valeur
Petite expérience, on a soumis le même bien à différents simulateurs. Résultats des courses, en quelques minutes, juste avec quelques critères fort simples, notre maison obtient tantôt un « D », tantôt un joli « C ». Qui dit mieux ? On a bien envie de poursuivre avec d’autres simulateurs, histoire d’accrocher un « B » plus flatteur encore et pourquoi pas du « A ». Ah si c’était si simple…
Il s’agit bien entendu de très grossières estimations dépourvues de toute valeur réglementaire, et qui ne renseignent pas vraiment sur les réelles performances énergétiques du bien. Grâce aux générateurs d’étiquettes qui pullulent aussi en ligne, le propriétaire pourrait être tenté de produire sa propre étiquette pour une vente ou une location. A la vente, le notaire veille au grain, mais dans une location de particulier à particulier, gare aux contrefaçons.
Même si certains de ces simulateurs se réclament de l’officielle méthode 3CL, leurs estimations n’ont rien à voir avec le DPE réglementaire. Tout simplement parce que seul un diagnostiqueur avec une certification valide, peut réaliser un DPE dans les clous. Ainsi l’a voulu le législateur qui tenait absolument, que ce calcul de la performance énergétique soit réalisé par un tiers indépendant et impartial, quelqu’un qui n’aurait aucun intérêt à bien noter ou mal noter un logement.
DPE, affaire de professionnel
Et puis rappelons un petit détail qui change tout : un vrai DPE ne s’obtient pas en ligne en quelques minutes. Le Diagnostic de performance énergétique suggère une visite approfondie du bien : c’est écrit noir sur blanc dans la réglementation. Le diagnostiqueur doit par exemple mesurer la superficie habitable, estimer les surfaces vitrées pour tenir compte des apports solaires, renseigner le mode de construction, déterminer les différentes surfaces déperditives, etc. etc. Il faut généralement compter plus d’une soixantaine de données d’entrées pour un DPE courant.
Enfin, on ne le répètera jamais assez, un DPE ne doit pas se résumer à la seule étiquette de la première page. Derrière, on trouve un tas de précieux renseignements, comme un descriptif complet du bien, avec ses points forts et ses points faibles, avec les travaux à mener en priorité, avec des recommandations aussi pour améliorer la performance énergétique et abaisser sa facture. Et à la différence d’un simulateur trouvé en ligne, le diagnostiqueur, lui, n’a pas le droit de se tromper.