Sécheresse, quel risque pour mon logement ?

La sécheresse s’installe un peu partout. Si les températures clémentes font du bien au moral, elles représentent aussi un risque pour nos maisons. C’est simple, les épisodes de sécheresses et les mouvements d’argile qui en découlent figurent en deuxième position dans le triste palmarès des catastrophes naturelles les plus coûteuses. Juste derrière les inondations. Et avec le réchauffement climatique annoncé, ce n’est pas prêt de s’arranger.

Plus d’une maison sur deux concernée

On appelle ça le phénomène de retrait-gonflement d’argile (RGA). Pour faire simple, privées de précipitations, les argiles du sol perdent d’abord de leur volume ; puis lorsque les pluies arrivent, elles se mettent à gonfler. Retraits et gonflements, ces mouvements de terrains finissent par endommager les structures des bâtiments avec notamment des fissures.

Le BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières) a mis en place un nouvel outil en 2019, avec une carte d’exposition au retrait gonflement des sols argileux. Le phénomène est plus présent qu’on ne le pensait, 48% du territoire est concerné, en zone d’exposition moyenne ou forte. Pour les experts, 10,4 millions de maisons individuelles seraient aujourd’hui menacées, plus d’une maison sur deux en France métropolitaine.

Forcément, avec des sécheresses de plus en plus fréquentes, ce phénomène prend de plus en plus d’ampleur, et coûte de plus en plus cher. Les assureurs ne cessent d’alerter sur l’explosion du phénomène craignant une inflation dans les prochaines décennies, à tel point que le régime de catastrophe naturelle ne semble plus adapté.

Une réglementation embryonnaire

Face au fléau, les pouvoirs publics ont déjà pris des mesures. Le risque argile doit désormais être pris en considération pour les constructions neuves. Depuis 2020, en cas de vente d’un terrain non bâti dans une zone identifiée avec aléa fort ou moyen, une étude géotechnique doit automatiquement être réalisée et communiquée. Cette étude permettra de prendre des dispositions en amont et d’adapter les fondations à d’éventuels mouvements d’argile. 

Et pour l’existant ? A dire vrai, les pouvoirs publics semblent assez démunis car les mesures techniques de prévention se révèlent souvent aussi coûteuses que le traitement du sinistre. Du coup, la prévention se résume à une simple information-sensibilisation dans le bâti ancien ; une information qui n’a aucun caractère obligatoire lors de l’achat d’une maison. Ce qui n’empêche pas le particulier de se renseigner par lui-même ne serait-ce pour savoir si son bien est construit dans une zone à risque.

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