Dix phrases qu’on aimerait (vraiment) ne plus entendre

Depuis quelque temps, notre belle profession (oui, notre belle profession !) est devenue la cible de critiques récurrentes et c’est un (...)

Depuis quelque temps, notre belle profession (oui, notre belle profession !) est devenue la cible de critiques récurrentes et c’est un doux euphémisme. Avant d’ouvrir la porte de votre maison le reportage de TF1 a déjà fait des dégâts. Alors  pas de panique et voici   dix petites phrases qu’on aimerait ne plus entendre lors de nos diagnostics…

1. Vous pouvez changer mon étiquette DPE ?

On comprend, une classe F ou G par les temps qui courent ce n’est jamais bon. A la vente comme à la location. Ce n’est pas qu’on ne veuille pas vous faire plaisir, mais ça nous est formellement interdit. Et c’est mieux pour tout le monde. Parce qu’un DPE de complaisance est souvent une bombe à retardement, pour le diagnostiqueur comme pour l’agent immobilier ou le vendeur (on vous renvoie vers cette récente décision de justice). En revanche, nous pouvons vous apporter de précieux conseils pour améliorer votre étiquette : parfois, des petits travaux peuvent sensiblement améliorer la classe énergétique d’un logement.

2. Je passe chez le notaire dans deux heures, vous pouvez mettre à jour mes diagnostics ?

Même si nous sommes hyper réactifs chez DEFIM, c’est quand même beaucoup mieux de ne pas intervenir dans l’urgence. Effectivement, entre la mise en vente et la signature chez le notaire, des diagnostics peuvent ne plus être valides : c’est le cas du diagnostic termites qui ne va pas au-delà de six mois.

On vous prévient, la mise à jour exige une nouvelle visite : six mois cela semble court, mais cela laisse suffisamment de temps aux termites pour investir un bâtiment. On ne prend pas le risque de mettre à jour les diags sans une nouvelle visite. 

3. Vous avez besoin de vous déplacer ? Moi, j’ai juste besoin du rapport…

Euh oui, c’est même indispensable que nous nous déplacions. Parce qu’il va falloir prendre des mesures, visiter chaque pièce, examiner chaque recoin, ouvrir les puisards, monter dans les combles (si possible)… Un diagnostic ne se résume pas au rapport sans lequel aucun notaire n’accepte de régulariser une vente. C’est d’abord une inspection minutieuse et rigoureuse du bâtiment afin que la vente ou la location s’opère dans la plus grande transparence.

4. Est-ce que vous pouvez ne pas prendre en compte cette pièce, je ne l’ai pas déclarée…

Impossible. Qu’il s’agisse de surface habitable pour la location, de surface Carrez pour la vente d’un lot en copro ou de surface de référence pour le DPE, nous nous devons d’être précis dans notre mesurage. Autrement, nous ne pouvons faire l’impasse sur aucune pièce. D’autant qu’en cas d’erreur de plus de 5% dans la surface, le vendeur ou le bailleur s’expose à des poursuites.  C’est d’ailleurs très fréquent en matière de loi Carrez où l’acquéreur obtient systématiquement devant les tribunaux, une restitution du prix de vente proportionnelle à l’erreur.

5. Pourquoi votre confrère est deux fois moins cher que vous ?

Parce que les prix sont libres en matière de diagnostic immobilier et chacun peut les fixer comme il l’entend. Certains de nos « confrères » font un peu n’importe quoi. C’est comme pour tout : attention au low cost. Quand le prix est tiré vers le bas, au ras des pâquerettes, c’est forcément la qualité qui en pâtit, et en matière de diagnostic ça ne pardonne pas. Economiser quelques dizaines d’euros sur un diagnostic n’est pas une bonne idée. En cas de litige, le propriétaire vendeur ou bailleur risque d’être entraîné dans une procédure aussi longue que coûteuse.

6. Vous êtes sûr de la classe énergétique ?

Euh oui. Même si le diagnostic reste une estimation de la performance énergétique et des émissions de gaz à effet de serre, nous nous assurons qu’elle soit au plus juste. Après que vous surestimiez la performance énergétique de votre bien c’est normal, c’est humain. Pour vous donner une idée, 25% des Français pensent habiter un logement en A ou B pour leur DPE (selon l’Observatoire Habitat de Cetelem). Pourtant en réalité, les étiquettes A et B représentent moins de 5% du parc résidentiel.

7. Qu’est-ce que vous me donnez si je vous amène un client ?

Notre éternelle gratitude ! Tant mieux si vous nous recommandez auprès de vos proches, nous y sommes très sensibles, le bouche-à-oreille demeure essentiel. Mais le diagnostiqueur est un tiers indépendant et impartial selon les textes : il lui est formellement interdit de verser une commission sous forme de cadeau ou de rémunération en échange de l’apport d’affaire. C’est la loi et la répression des fraudes est intransigeante sur ce point.

8. Votre DPE n’est pas bon, je consomme beaucoup moins en réalité…

On le dit, on le répète : le DPE fournit une estimation des consommations standardisées. Pour un ménage qui chauffe à 19°C l’hiver, qui part en vacances cinq semaines dans l’année, qui baisse le chauffage en journée durant la semaine de travail… Forcément, si la maison est occupée uniquement quelques semaines dans l’année et à la belle saison, il y a un gros écart. Mais le but du DPE est justement de s’affranchir des habitudes de consommation tellement différentes d’un ménage à l’autre, pour permettre une comparaison au plus juste entre différents biens. 

9. Ça prend du temps ? L’agence m’a dit que vous en aviez pour dix minutes…

Euh votre agent immobilier s’est un peu avancé. Tout dépend bien sûr du nombre de diagnostics, de la taille du bien, des documents que vous nous fournirez en amont, mais dix minutes, c’est vraiment peu pour un diagnostic rigoureux, même pour un studio. Par expérience, on a une petite idée du temps que l’on va consacrer à un bien, mais ce n’est pas une science exacte, chaque bâtiment est particulier.

10. Vous pouvez éviter de le dire dans votre rapport ?

Oui ça ne fait jamais plaisir de découvrir qu’on a de l’amiante chez soi. Ou des termites, du plomb, un défaut sur l’installation électrique ou gaz… On aimerait que tout soit parfait, pour vendre ou louer plus facilement (et plus cher). Par expérience, un bien exempt de toute anomalie n’existe pas.

Ce n’est pas contre vous, mais nous avons le devoir de mentionner tout ce que nous avons vu, et aussi tout ce qu’on n’a pas pu voir. Question de transparence. On le répète (on y tient), nous sommes des tiers indépendants et impartiaux.

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