Oui, c’est fortement conseillé. Même si chaque jour, des techniciens interviennent dans des logements ou des bâtiments vides dont les clés leur ont été remises par l’agent immobilier, c’est mieux pour tout le monde que le propriétaire (ou son représentant) soit présent sur les lieux. On vous explique pourquoi…
1. Parce que la réglementation le demande
D’un diagnostic à l’autre, on peut trouver des nuances dans les textes, mais la présence du propriétaire est souvent jugée indispensable. Simple logique : avoir avec soi quelqu’un qui connaît parfaitement le bien est forcément précieux.
Si le propriétaire n’est pas là, le diagnostiqueur pourra faire l’impasse sur certaines vérifications. Exemple, en matière de diagnostic électricité, l’opérateur est censé vérifier que l’AGCP (Appareil général de coupure et de protection) fonctionne correctement. On coupe l’électricité, avant de la rétablir aussitôt. Le test est on ne peut plus simple, mais d’expérience, il peut virer au cauchemar si l’AGCP dysfonctionne. Petit souci si l’électricité reste coupée, alors que vous avez 45 kilos de viande au congélo… Du coup, on évitera d’effectuer le test en l’absence du propriétaire.
C’est valable pour l’électricité, ça vaut aussi pour le gaz : en l’absence du propriétaire, le technicien ne pourra pas effectuer le test d’étanchéité puisqu’il n’est pas autorisé à couper le gaz.
2. Parce que le diagnostic sera plus complet
L’absence du propriétaire peut donc se solder par des vérifications non effectuées parce que le diagnostiqueur n’est pas autorisé à réaliser un test, parce qu’une porte était verrouillée et qu’il n’a pu accéder à l’intégralité des locaux, etc. Dans les rapports de diagnostics, on trouve ainsi de nombreuses réserves du genre : « je n’ai pas pu accéder à telle pièce parce que la porte était verrouillée », « je n’ai pas pu visiter la cave de l’appartement car celle-ci n’a pas été identifiée par le propriétaire », etc. Etc. Pour certains diagnostics, comme l’amiante avant-travaux, c’est même une obligation du donneur d’ordre qui doit faire accompagner le diagnostiqueur dans sa mission.
Plus complet, le diagnostic sera plus précis aussi avec le concours du propriétaire (ou de son représentant). Exemple avec le DPE. Depuis sa réforme en juillet 2021, le diagnostic demande au propriétaire un tas de documents : anciens diagnostics, factures de travaux, acte de propriété, etc. En pratique, il arrive souvent (très souvent, même) qu’aucun document ne soit transmis. Comment voulez-vous que l’opérateur devine ce qu’il y a derrière la plaque de plâtre ? Pas d’autre choix, il devra renseigner une valeur par défaut, qui va pénaliser la classe énergétique du bien.
Etre présent lorsque le diagnostiqueur intervient évite à la fois des réserves et des valeurs par défaut, en permettant de le renseigner au mieux. Car même si vous choisissez le meilleur technicien du monde pour vos diagnostics, dites-vous bien que celui-ci met les pieds chez vous pour la première fois.